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    Brignogan est une petite station balnéaire du Finistère, située en "Pays Pagan".

    Tout de suite quelques précisions sur le terme de "pagan" qui viendrait du latin "paganus", c'est-à-dire paysan. Cependant s'ajoute à cette étymologie première, une connotation religieuse qui tendrait à traduire le mot "pagan" par le terme  "païen". Une certaine polémique existant entre les spécialistes sur le sujet, je me contenterai de citer le Larousse à propos du paganisme : "nom donné par les chrétiens des premiers siècles au polythéisme auquel les populations paysannes de l'Empire romain restèrent longtemps fidèles".... 

    Géographiquement parlant, le littoral de ce territoire est littéralement jonché de rochers aux formes arrondies parfois monstreuses. Et c'est là que s'ouvre la porte à notre imaginaire. D'autant  que de nombreuses histoires fantastiques courent le long de cette fameuse "Côte des Légendes". Pour ne citer que le Dragon de L'Elorn qui fut noyé par deux chevaliers à la pointe de Pontusval en raison de ses nombreux méfaits : il dévorait sans vergogne gens et bêtes pour assouvir sa faim ! Rien que çà !!

    De dragon, je n'en ai point vu, par contre je me suis amusée à deviner ce que pouvaient bien représenter les rochers dont les photos suivent.

    Pourquoi ne pas essayer à votre tour ?




































































    Jadis, cette partie de la côte bretonne était bien connue pour ses pilleurs d'épaves (selon la légende), car nombreux étaient les navires pris dans des courants très dangereux qui faisaient naufrage dans les parages. On raconte (mais on dit tellement de choses !) que les populations côtières, très pauvres il est vrai, opéraient selon des techniques que l'on pourrait qualifier de douteuses : ils plaçaient parait-il, des torches aux cornes de taureaux boiteux pour imiter les feux destinés à guider les bateaux vers les ports. Dans le même but, ils éclairaient les chapelles et églises des falaises, ce qui ne manquait pas de jeter les navires sur les récifs.... ***

    Cette pratique du droit de bris ou de naufrage fut tolérée jusqu'à ce que Colbert  l'interdise en 1681 et fit construire des postes de garde sur la côte.
    Le phare de Pontusval fut  érigé il y a 140 ans, afin de compléter ceux de l'Ile Vierge et de l'Ile de Batz . Il fut allumé pour la première fois le 15 septembre 1869.

    Les occupants actuels du phare-maison, ont eu l'idée de marquer l'entrée du chemin y conduisant par une charmante silhouette de sorcière... Elle veille sans doute à ce que l'étrangeté des lieux attire l'attention des passants...










































































                 

                                       





























                                                                                                                                                                                                                           

      






























    En tout cas, légendes ou pas, il est bien agréable de s'amuser l'été sur ces petites plages protégées par des monstres somme toute bienveillants, comme le fait ce petit enfant très occupé, à gauche de la photo.

    Un littoral breton très attachant à découvrir ou à revisiter....


    *** Sources : Wikipedia


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  • Qu'est-ce qu'un Menhir ?
    Du breton men : pierre et hir : levée, un menhir est donc une pierre érigée. Les premiers monolithes auraient été dressés dès le Néolithique et les derniers à l'âge de Bronze, vers 1500 avant J.C.

    La seconde question que l'on peut se poser est : pourquoi ?
    Les diverses fouilles et autres investigations semblent indiquer que certains Menhirs sont associés à des sépultures mais ce n'est pas toujours le cas. Les grands Menhirs isolés comme celui de Men Marz paraissent avoir été dressés pour servir de repères à terre ou utilisés comme "amers" (du néerlandais : merk) pour la navigation, lorsqu'ils sont situés près de la côte.
    D'autres hypothèses ont fleuri à propos des menhirs : idoles primitives, symboles religieux, voire phalliques. Cette dernière idée a conduit les évangélisateurs à détruire de nombreux menhirs ou bien à les utiliser en les ornant de croix, modifiant ainsi le statut du monument qui, de païen devenait chrétien.
    C'est le cas pour Men Marz qui comporte deux croix : l'une latine au sommet, et l'autre grecque gravée à 1,44 m du sol :










    Mais l'histoire de Men Marz ne s'arrête pas là et comme nous sommes sur la "Côte des Légendes",  je vous livre celle qui se raconte à propos de ce menhir. Je cite :
    ......"la mer ravageant les terres de son abbaye et celle de sa soeur, Saint Pol ordonna aux eaux de s'arrêter et de ne jamais dépasser la limite qu'il leur avait fixée. Une pierre, jetée par la soeur de Saint Pol, s'éleva comme une immense colonne et depuis lors, la mer obéissante a toujours respecté l'ordre qu'elle avait reçu"... Il parait qu'en français, "men marz" signifierait "pierre du miracle". C'est tout dire !

    Mais naturellement, vous n'êtes pas obligés de me croire !






































    Autre tradition : on rapporte qu'à la fin du 19ème siècle, les jeunes couples désireux de procréer, venaient se placer au pied du menhir pour lancer un petit caillou sur le redan situé à quelques mètres de hauteur. En cas de réussite, le couple était assuré d'avoir un héritier dans l'année... Pourquoi pas, mais l'histoire ne dit pas si le nombre de cailloux correspond au nombre de naissances effectives résultant de l'opération...




                                                    




























    Le tas de cailloux est nettement visible sur la photo ci-dessous :

















































    Pour finir, quelques précisions sur ce beau monolithe qui se trouve sur la commune de Brignogan-Plages en Finistère-nord : il mesure entre 8,20m et 8.50m, et pèse quelques 80 tonnes. De par sa taille, il est le 4ème de Bretagne et figure parmi les 10 plus grands des quelques 2200 menhirs érigés isolés recensés en France.

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  • D'abord quelques généralités sur le vitrail...

    Les origines du vitrail sont très anciennes puisque la fabrication du verre était connue depuis l'Antiquité. Cependant l'art du vitrail proprement dit a connu un grand essor aux premiers temps de l'ère chrétienne. En effet, dès la fin du 12ème siècle, l'architecture gothique permet l'ouverture de larges et hautes baies dans les églises ; le vitrail éclipse alors la peinture murale en vogue à l'époque romane. Ces grandes fresques colorées, véritables "bandes dessinées", ont souvent pour objet de relater la vie de saints patrons ou celle de grandes figures religieuses.

    Il est tout simplement fascinant de constater à quel point la peinture sur verre magnifie la lumière et la transfigure par la couleur...

    La France a la chance de posséder un patrimoine de quelques 50 000 m2 de vitraux qu'il est parfois nécessaire de restaurer... Créée sur ordonnance royale en 1826, la verrerie de Saint-Just-sur-Loire, réalise encore aujourd'hui  de grandes feuilles de verre soufflé à la bouche selon des techniques ancestrales. Ce site industriel unique permet  à des institutions telles  que la Maison Blanche, le Château de Versailles de réaliser des restaurations à l'identique, ou presque...

    Voici quelques exemples de vitraux que nous avons pu admirer cet été dans quelques églises bretonnes :


     

    Cathédrale-basilique de Saint-Pol-de-Léon :


    Outre son grand intérêt architectural et les nombreuses curiosités artistiques qui s'y trouvent, la cathédrale Pol-Aurélien possède de trés beaux vitraux. En voici quelques uns :

                  



                                                                                                                                                                                                                                 







     

     

     

     
















     

    Ces deux clichés montrent la grande rosace vue de l'intérieur éclairée par le soleil, et ci-dessous vue de l'extérieur au crépuscule.

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     


































    L'église Saint-Colomban de Plougoulm
    , autre commune du Finistère,  date du 18ème siècle et fut reconstruite en 1833. Je n'ai pas d'informations sur la date de création des vitraux, mais j'ai beaucoup apprécié leurs couleurs vives et leur graphisme nettement plus contemporain.





















































    Une autre  belle verrière orne l'église gothique de Goulven :





    La petite video suivante montre le vitrail en son entier :

     

     

     

     


    Afin de ne pas alourdir le présent article, j'ai choisi de réunir quelques autres clichés dans le diaporama ci-dessous :






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  • Saint-Pol-de-Léon, commune du Finistère, a le privilège de posséder une "Maison prébendale", demeure bâtie en 1530 par Olivier Richard, chanoine de Léon et conseiller au Parlement de Bretagne. Pourquoi "prébendale" ? Simplement parce qu'au titre de chanoine étaient attachés des revenus ecclésiastiques ou "prébendes".  Sur le plan architectural, cet édifice est de style Renaissance bretonne, en rupture avec les logis inconfortables du Moyen-Age....

    Ce type de maison n'est pas rare en Bretagne mais ce qui m'a plu surtout c'est la confrontation entre le style du bâtiment et celui de la statue contemporaine qui a été édifiée à ses côtés l'an dernier. J'aime assez ces sortes de "collisions temporelles"...



          

























                                                    Maison prébendale, cour intérieure
















    Pignon extérieur orné de deux sculptures





















    Celle de gauche : un dragon en hommage à Saint Paul Aurélien, premier evêque de la ville


















    Et celle de droite représente l'emblème du Léon, nom de cette région du Finistère.












    En 2008, la ville de Saint-Pol-de-Léon a choisi le sculpteur Roger Joncour pour réaliser l'oeuvre intitulée "CELUI QUI REGARDE PASSER LES AUTRES" :







    Surprenant ce personnage qui baisse les yeux vers vous lorsque vous passez sur le trottoir....

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  • L'air léger d'un matin ensoleillé, une petite brise iodée, le balancement du ressac et des fleurs sur le bord du sentier : pour moi rien que du bonheur.... Images de vacances toutes simples en juillet dernier, non loin de Roscoff. Et quelques photos pour fixer les souvenirs
    :



                                                                                                                                                                               

































    Au loin, le phare de  l'Ile de Batz :





































    ... Et je pense, écoutant gémir le vent amer,
    Et l'onde aux plis infranchissables,
    L'été rit, et l'on voit sur le bord de la mer
    Fleurir le chardon bleu des sables.

    Victor Hugo (Paroles sur la dune)


    Cette jolie plante épineuse vert-bleuté était également pour moi un "chardon bleu". Son véritable nom : Panicaut maritime ou Eryngium maritimum est un peu moins poétique !









    Le Panicaut n'est pas le seul à apprécier ce secteur abrité du littoral : de belles touffes de Petite Camomille s'alanguissent au bord du sentier :











    Ci-dessous voici une jolie Armeria maritima ou Gazon d'espagne et il est possible que la photo suivante représente la même plante défleurie, mais çà je n'en suis pas sûre :






     



    Ensuite, je pense que cette plante aux feuilles charnues et ombelles vertes doit être une Criste marine, enfin si je ne me trompe pas....



     

     



















    On l'aura compris,  je ne suis pas une botaniste avertie, aussi j'ignore le nom des plantes suivantes .... Mais je serais ravie si certains d'entre vous pouvaient les identifier !

     




    surtout ces jolis "chatons" très doux que l'on trouve un peu partout...




    Quant à ce beau papillon, je ne le connais pas non plus mais comme il est venu se poster juste devant mes pieds durant plusieurs minutes.... Je n'ai pas résisté !








    Cette promenade ne s'est pas achevée là et quelques kilomètres plus loin, nous avons atteint la "Côte des Légendes" au coeur du pays pagan... Autres lieux, autres spectacles !
    Mais ce sera pour une autre fois...


    J'ajoute un paragraphe à cet article pour préciser le nom des chatons qui m'a été transmis par Kristin : il s'agit de la "Queue de lièvre" ou "Lagurus ovatus". La photo précédente est plus difficile à identifier, il pourrait s'agir d'une statice ou d'une obione, mais sans certitude... En tout cas merci à ma correspondante Kristin ainsi qu'à Cathline qui a reconnu dans ce papillon une belle "Vanessa Cardui"...

    Pour retrouver leurs blogs qui valent le détour, cliquer sur les adresses ci-dessous :

    http://le-jardin-de-cathline.over-blog.com


    http://deschatsdansmonjardin.eklablog.com (Kristin)




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  • Mais qu'est-ce donc qu'un Jubé ?...

    C'était la question que je me posais quand, l'autre jour, à La Roche-Maurice petite cité du Finistère, j'ai découvert une oeuvre exceptionnelle en bois polychrome, installée au coeur d'une belle église du 15ème siècle.

     



    La fonction principale du jubé était de séparer le choeur, lieu de célébration des offices, de la nef où se tenait le peuple. Par sa richesse en symboles il donnait aussi aux fidèles matière à contemplation...
    Dans cette église précisément, le prêtre accédait au jubé par un petit escalier dissimulé dans le pilier que l'on distingue à droite. Du haut de cette tribune,  il pouvait chanter, lire des textes liturgiques, et bien sûr prêcher...

    Or, à la suite du Concile de Trente (1545-1563), l'Eglise décida de réaménager les églises afin de rapprocher le peuple du lieu de culte et pour ce faire, de supprimer les jubés pour les remplacer par les "Chaires à prêcher" (à gauche sur la photo ci-dessous
    )

















































    L'église de la Roche-Maurice a la chance de possèder ces deux pièces de mobilier grâce à la volonté des Ducs de Bretagne, les Rohan, qui ne se sont pas sentis concernés par l'ordonnance du Concile... 

    Le décor du jubé de la Roche Maurice est très élaboré et certainement l'oeuvre d'artistes de grand talent. Côté nef, la tribune comporte douze statues en applique : neuf saints et trois papes. Au-dessus de l'ensemble, le Christ en croix, Marie et Jean.






















    Côté choeur, douze saints et saintes ornent la tribune. Mais on retrouve également de nombreux personnages qui n'ont rien à voir avec la religion, par exemple des grotesques au faciès négroïde ou amérindien. Il ne faut pas s'en étonner car la Bretagne de l'époque "était la seule province française tournée vers la mer". Ses bateaux voguaient vers de nombreux pays, "les Amériques" en particulier, afin d'exporter les produits agricoles ou industriels bretons. Il va de soi que les marins, de leur côté, "importaient" ce qu'ils découvraient ailleurs en matière d'art.






































    Pour terminer je vous propose une petite vidéo qui devrait donner une idée plus précise de ce lieu historique :


     

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