-
Par Shuki le 22 Octobre 2015 à 20:13
Je vous propose aujourd'hui de jouer les "guides touristiques" dans une ville qui est, je dois l'avouer, l'une de mes préférées... la Ville de TOURS.
En fait j'y suis chez moi et c'est toujours un grand plaisir de retourner flâner dans ma ville natale...
Mais d'abord, quelques mots d'histoire...
Capitale de la Touraine située au cœur de la "Vallée des Rois", et baignée par la Loire, Tours a été au cours de l'histoire, le théâtre de nombreux faits historiques, de luttes et batailles importantes. Ne serait-ce que celle livrée par Charles Martel à Poitiers en 732, mais qui en fait s'est déroulée entre Tours et Poitiers.
Plusieurs fois capitale de la France avant que Paris le devienne, les Rois en ont souvent fait leur lieu de séjour privilégié, notamment Louis XI et Charles VII... et le Val de Loire est peut-être le seul site au monde à posséder un si grand nombre de lieux historiques exceptionnels, châteaux, édifices religieux et culturels.
De ce fait la ville de Tours possède encore un patrimoine architectural et historique très significatif... même si de nombreuses maisons anciennes ont disparu au fil du temps, du fait des guerres notamment et de décisions plus ou moins arbitraires.
Cette visite se limitera à un quartier où l'on retrouve de nombreux témoignages médiévaux grâce à l'action de restauration entreprise dans les années 60 par le maire de l'époque, Jean Royer, et mise en œuvre par l'architecte Pierre Boille... Le quartier "Plume" ou "Plumereau" est de nos jours un site très prisé des Tourangeaux et surtout des touristes !
Je voudrais vous montrer le premier hôtel particulier de la ville ayant adopté le style Renaissance, l'Hôtel Gouin :
Ce bel édifice, érigé en 1491 devint la propriété d'une famille de soyeux, les Gardette. En 1510, les propriétaires firent remanier la façade dans le style Renaissance Italienne... En 1738, l'Hôtel fut acquis par de riches banquiers tourangeaux, les Gouin, qui lui apportèrent de nombreux aménagements. Il resta dans cette famille jusqu'en 1940...
Les bombardements de 1940 détruisirent presque totalement ce seul vestige de l'époque Renaissance. . . épargnant la façade Sud et la tour d'escalier. Situé en marge du quartier "Plumereau", l'Hôtel Göuin, a fort heureusement bénéficié de travaux de reconstruction en 1950, puis de restauration dans les années 2010 à 2014. Le monument est aujourd'hui un Musée. Peut-être est-il encore fermé au public car nous n'avons pas pu y pénétrer. C'est pourquoi les photos ont été prises depuis le portail d'entrée...
Au-dessus de la porte, les armoiries de la famille Gardette dont l'écusson ne devrait comporter que trois trèfles et non cinq (petite erreur de restauration !)
Hôtel Gouin - Façade Nord
Poursuivons notre balade dans les ruelles bordées de belles maisons à pans de bois ou d'ardoises, d'escaliers extérieurs...
Maisons Place Plumereau
Les pignons des maisons sont souvent ornés de sculptures de personnages, de bestiaires et autres chimères...
Très joli exemple de restauration de maisons d'époques différentes...
Cette maison que j'ai eu du mal à photographier en raison de l'étroitesse de la rue, est remarquable par l'ornementation de sa façade.
Il s'agit de l'Hôtel Pierre du Puy :
Détails architecturaux : ci-dessus cordelière en hommage à Anne de Bretagne
En s'éloignant un peu du quartier Plumereau, arrêtons-nous un instant rue Colbert, quelques maisons méritent un coup d'œil...
Détails ornementaux de cette maison : on peut imaginer que le couple ci-dessous fit bâtir cette maison... et qu'ils possédaient un chien !
Il semble d'autre part, que Jeanne d'Arc soit passée par là en 1429 !
C'est sur cette image que je vais achever cette balade dans le passé historique de Tours, promenade qui, je l'espère, vous aura intéressés... et vous incitera peut-être à vous arrêter un jour dans cette belle ville !
Très bonne fin de semaine à vous chers Aminautes et bonne vacances de Toussaint...
Rendez-vous, après une petite pause d'une semaine...
Je vous embrasse
Shuki
26 commentaires -
Par Shuki le 8 Décembre 2014 à 17:38
Très en vogue à Paris au 19e siècle, les Galeries Marchandes couvertes ont pour ainsi dire précédé l'apparition des Grands Magasins que nous connaissons aujourd'hui.
En province, à Nantes en particulier, un projet analogue a vu le jour à l'initiative d'un jeune notaire, Louis Pommeraye.
Ce dernier a investi tout son patrimoine dans ce projet immobilier, dont la construction dura trois ans dans des conditions techniques assez difficiles : 9m40 de dénivelé sur du sable et du rocher, opposition des propriétaires riverains. Le Passage Pommeraye connut pourtant un succès immédiat auprès des habitants dès son inauguration en 1843. Le confort et le plaisir de flâner, de s'arrêter devant les soixante-six magasins de luxe installés dans ce lieu lumineux et élégant devint vite un but de promenade pour de nombreux bourgeois nantais.
Cette Galerie marchande dans le centre de Nantes révolutionna le commerce en proposant aux premiers visiteurs des vitrines attrayantes et bien achalandées ; elle contribua aussi à la création du "lèche-vitrines"...
La crise économique de 1846-47 réduisit hélas l'opération à un gouffre financier et conduisit Monsieur Pommeraye et sa famille à la ruine totale...
Après avoir vaillamment traversé bien des crises et échappé aux bombardements de la dernière guerre, le Passage est devenu aujourd'hui l'objet d'une opération de restauration d'envergure afin que ce chef-d'oeuvre architectural, victime à la fois des outrages du temps et de transformations plus ou moins réussies, retrouve son lustre d'antan.
Ces travaux de restauration s'achèveront au printemps 2015 mais la galerie reste cependant accessible aux visiteurs qui peuvent ainsi admirer les superbes décorations reprises à grand renfort de staff, stuc, et tuffeau par les décorateurs actuels.
Le Passage Pommeraye, organisé sur trois niveaux, est très certainement l'une des Galeries marchandes les plus richement décorées d'Europe, par sa statuaire, la profusion des ornements architecturaux de style Louis-Philippe, son escalier monumental de bois et de métal, sa verrière, ses torchères, ses colonnades....
Ce passage n'est pas seulement commercial, des logements privés ouvrent leurs fenêtres juste au-dessus des magasins, sous la verrière :
Elément important du passage, le monumental escalier central de bois et de fer forgé, conduit aux niveaux supérieurs :
Détails des ornementations de la rampe :
De nombreux artistes ont œuvré à la décoration de la galerie, comme Jean Debray, sculpteur, dont les adolescents "songeurs", allégories au Commerce, à l'Industrie, aux Beaux-Arts, aux Sciences, et au Commerce maritime, ornent les coursives et l'escalier...
Le sculpteur a aussi encadré la pendule de deux statues d'enfants coiffés des symboles du soleil et de la lune, soit le jour et la nuit...
Quelques détails d'architecture ornementale...
Un œil-de-boeuf et ses chevaux ailés...
Les travaux de restauration entrepris en 2013 le sont dans un esprit de restitution :
"Par exemple, les dessins des luminaires d'origine ont été retrouvés ; ils fonctionnaient au gaz. Les nouveaux en seront des reproductions équipées de LED. Certains luminaires sont reproduits par moulage. À l'intérieur, des câbles électriques sont passés pour permettre l'alimentation du système d'éclairage. Au total, 400 kg de fonte et 200 m de câbles
Les luminaires au-dessus des vitrines, qui datent des années 1930, sont conservés, et fonctionneront également avec des LED ; les peintures de chérubins qu'elles ont recouvertes ne seront donc pas restituées."
(Source : Wikipédia)
Depuis 2010, le passage fait aussi l'objet de travaux d'extension vers le sud-ouest. Ainsi une quatrième entrée sera ouverte sur la rue Santeuil, face à la rue Rameau, à une cinquantaine de mètres au sud de l'une des deux actuelles entrées principales.... La nouvelle percée aboutirait dans l'actuel passage au niveau de la galerie Régnier.
Un aspect du chantier fin septembre :
Derrière cette façade solidement échafaudée :
.... se trouve un immense trou !
Ce projet devrait permettre la mise en valeur des constructions du 16e au 20e siècles situées dans cet îlot. Les travaux doivent en principe s'achever en 2015...
Pour terminer, une petite vidéo du Passage et son escalier, réalisée lors des Journées du Patrimoine...
Passage Pommeraye
Très bonne semaine à vous tous, chers aminautesd'avance merci pour vos visites et vos avis qui m'intéressent vraiment...
Bises et à bientôt
Shuki
24 commentaires -
Par Shuki le 30 Novembre 2014 à 19:31
Château de la Bretesche, Missillac, Loire-Atlantique
Ancienne forteresse médiévale du 14e siècle et avant-poste défensif de La Roche-Bernard, le site a subi au cours de son histoire, de multiples dégradations, suivies de reconstructions et embellissements. Le château de la Bretesche est ainsi devenu résidence d'agrément des Barons de la Roche-Bernard.
Son dernier propriétaire, Philippe de Montaigu, l'a vendu en 1965 à une société immobilière. "Selon la rumeur", cette vente devait permettre d'éponger les dettes engendrées par sa passion pour les courses automobiles !
Le château, actuellement en copropriété, ne se visite pas, sauf la cour intérieure en juillet et août.
Très bonne semaine à vous, chers aminautes,
Prenez soin de vous !
Bises de Shuki
19 commentaires -
Par Shuki le 2 Septembre 2011 à 16:05
Bien avant que la Frégate Hermione voie le jour, Louis XIV fait un rêve. Nous sommes en 1666... il décide d'édifier à Rochefort, sur les rives marécageuses de la Charente, un grand Arsenal Maritime à la hauteur de ses ambitions (le plus grand et le plus beau du monde ! dira Colbert) d'où sortiront ses vaisseaux de guerre...
En quelques années, le souhait du Roi-Soleil se réalise et c'est ainsi qu'est bâtie la Corderie Royale, grande manufacture s'étirant en longueur (374 m), destinée à produire tous les cordages nécessaires à la Marine à Voile du 18ème siècle.
LES CORDAGES :
Les cordages de l'époque sont constitués d'une fibre végétale, le Chanvre. Il sera utilisé jusqu'à la fin du 19e siècle puis supplanté peu à peu par d'autres fibres (coco, sisal...) jusqu'à l'avènement des matières synthétiques dans les années 30...
Question qualité, le choix se porte sur un Chanvre à la fois fin et doux et le plus apprécié au 18e siècle arrive de Russie et d'Italie.
Une fois débarquée et contrôlée, la filasse subit de nombreuses opérations et passe par les mains des peigneurs, fileurs et autres cordiers, avant d'arriver au produit fini. On imagine l'énorme travail manuel.... et physique que cela représente !
Par la suite, la fabrication des cordages s'est mécanisée et l'on peut voir à la Corderie, une Machine à Câbler qui a fonctionné au 19e siècle, ainsi qu'un Métier à Tresser de 1987. A noter que les filins de la future Hermione sont fabriqués à l'étranger.... Vraiment dommage !
Métier à tresser 16 fuseaux
"Un vaisseau est gréé lorsqu'il est muni de toutes manoeuvres (cordages), poulies et voiles..."
Encyclopédie méthodique marine, 1786
Pour préciser, voici une partie de gréément (maquette) :
Maquette d'un Galion anglais du 16ème siècle
Modèle de poulie : Moque de grand étai
LES NOEUDS MARINS :
La confection des "Noeuds marins" porte le nom de "Matelotage" du nom des membres d'équipage, les matelots, qui en étaient chargés. Cet "art du nouage" a connu son heure de gloire à l'avènement des grands voiliers. Aujourd'hui, on peut dire que cela fait partie des activités de loisirs, y compris la plaisance évidemment...
Ci-dessous, un tableau représentant différents types de "nouages" :
Noeud de Carrick
Noeud de Piton
Dans le cadre de son exposition, la Corderie a installé un atelier de matelotage où sont confectionnés les filets de protection de la Frégate Hermione :
Filets de protection installés
Pour plus d'informations sur l'Hermione, voir aussi les articles publiés sur le blog : http://photosabibi.over-blog.net (une autre vision des choses...)
ainsi que sur le site de la Corderie où vous trouverez de nombreuses vidéos, en particulier, l'inspection de l'intérieur de la Frégate en compagnie d'un "contrôleur d'époque" !
17 commentaires -
Par Shuki le 26 Août 2011 à 19:30
En 1997, sur le site de l'Arsenal, à proximité de la Corderie Royale de Rochefort, un chantier ambitieux et de grande envergure est entamé : la construction à l'identique d'une Frégate du 18ème siècle, l'Hermione, Trois-mâts avec lequel Lafayette s'est rendu en Amérique.
A l'époque de sa construction, en l'an 1779, l'Hermione disposait une imposante voilure de 1200 m2, son seul mode de propulsion étant le vent ...
On pense qu'à l'origine, les voiles de la frégate étaient en chanvre ou en lin, aussi a-il été décidé d'utiliser ce dernier textile pour la voilure de la future Hermione. Cousues à la machine dans des ateliers spécialisés, les finitions des voiles sont réalisées à la main dans l'atelier de Voilerie du site :
Maquette de la Grand Voile au 1/5e
Mais les voiles d'un bateau ont besoin de tout un réseau de cordages, poulies, etc, qui constituent le gréément, afin que l'équipage puisse les manoeuvrer...
... Et là, je propose d'aller faire un tour à la Corderie Royale toute proche, afin de s'initier au matelotage (art de réaliser des noeuds marins). La suite dans le prochain article... A bientôt !
11 commentaires -
Par Shuki le 9 Mai 2011 à 17:44
Pour faire la liaison avec le précédent post sur le domaine de Trévarez, je vous propose quelques images rafraichissantes des fontaines et cascades que j'ai évoquées....
Le "château rose" de Trevarez est le symbole de l'ascension sociale du politicien James de Kerjégu qui l'a fait édifier dans la seconde moitié du 19ème siècle, entre 1893 et 1907.
La couleur de l'édifice est due à l'utilisation de la brique dont il a été fait grand usage, soulignée par la "Pierre de Kersanton", roche magmatique de teinte gris foncé, qui crée une harmonie avec celle de l'ardoise des toitures. Exploitée en Bretagne jusqu'en 1987, la "kersantonite", à la fois tendre et dure, était très appréciée des sculpteurs. On la retrouve dans de nombreux momuments du patrimoine architectural breton, car très employée depuis le 16ème siècle.
Sous une architecture de style néogothique, cet édifice fut doté d' un équipement technique très novateur pour l'époque : eau courante, électricité, chauffage central par canalisation d'eau chaude, ascenseur, téléphone intérieur... Une façon pour James de Kerjegu de faire entrer le Finistère dans la modernité... Ses nombreux invités devaient particulièrement apprécier ces emblèmes de luxe et de confort, dans une région où l'on allait quotidiennement chercher l'eau au puits, car chaque appartement était doté de toilettes et chauffe-serviettes !
De nos jours, le château se visite très partiellement : salle de jeux, bibliothèque, salle à manger, mais une intéressante exposition permet depuis le 2 avril 2011 de se faire une idée de l'agencement de la demeure à la "Belle Epoque"...
L'entrée du château conduit à un grand hall carrelé :
Un accès vers les étages :
Quelques éléments des aménagements intérieurs ont été conservés et réunis dans cette exposition :
Devant le croquis des cabines d'ascenseur, les sangles qui permettaient le fonctionnement...
Radiateur et sa grille de protection
Tableau du téléphone interne (intranet !!)
L'électricité nécessaire au bon fonctionnement de tous ces appareils était fournie par une machine à vapeur située sans doute dans les sous-sols, tandis que des calorifères produisaient l'eau chaude du chauffage central, cuisines et salles de bains.
Boiserie du lit des propriétaires que l'on peut voir ci-dessous, sur cette reproduction de leur chambre :
Le propriétaire n'a malheureusement pas profité lontemps de toutes ces avancées techniques (dont il faisait profiter tous les domestiques du château, il faut le souligner...), car il est mort peu après l'achèvement des travaux.
Avant de quitter Trevarez, un dernier coup d'oeil sur la vallée que surplombe le château, où l'on aperçoit la Chapelle Saint-Hubert édifiée en 1699 par le marquis Luc de Kernezné à l'emplacement d'un sanctuaire du 15ème siècle :
7 commentaires
Suivre le flux RSS des articles de cette rubrique
Suivre le flux RSS des commentaires de cette rubrique