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Par Shuki le 9 Juillet 2013 à 18:35
Lueur dans la nuit
Comme s'il veillait le jardin
Le ver luisant
D.P.
Qui n'a rencontré, une nuit d'été, ces petites lumières dites "phosphorescentes" comme posées dans l'herbe ? Il s'agit évidemment de "vere luisante" que tout le monde connait au moins de nom ! Encore que le terme de ver soit bien impropre car la larve du "Lampyris noctiluca" femelle possède des pattes comme beaucoup d'insectes. Les Lampyres sont des coléoptères mais la femelle n'a pas d'ailes.
Cette lampyre femelle allume donc son organe abdominal bioluminescent le soir dans l'espoir d'attirer un mâle qui lui, plus favorisé, vole en agitant un tout petit lumignon terminal.
Pour citer Jean-Henri Fabre, célèbre entomologiste du 19e siècle : "Les phares des Lampyres femelles sont des appels nuptiaux, des invitations à la pariade"...
Pourquoi évoquer ces histoires de vers luisants ? Je vous explique !
Hier soir, vers 23 heures, nous nous sommes installés au jardin pour profiter de la douceur ambiante d'une soirée enfin estivale... Tout à coup une lueur assez vive apparait sur le sol, à 5-6 mètres de nous. Déjà confrontés à ce genre de phénomène il y quelques années, nous nous sommes précipités, Apn en main sachant de quoi il s'agissait....
D'abord, sans flash, voilà ce qu'on voyait dans le noir pas encore total :
La surprise nous attendait en nous approchant de l'insecte avec une lampe de poche : ils étaient deux ! Mais le second portait des ailes... Si vous voyez ce que je veux dire !
Quelle chance ! nous étions en train d'assister à un accouplement ou pariade de Lampyres... Un évènement rarissime pour nous !
Les laissant à leurs occupations, nous nous dirigeons vers deux autres "loupiotes" qui se sont allumées un peu plus loin :
La troisième est un peu floue, dommage, mais on devine les trois segments terminaux plus clairs sous l'abdomen :
Là, les deux femelles étaient seules et en dépit de leurs signaux désespérés, aucun mâle n'est venu les rejoindre ! Elles n'avaient pas dû choisir le bon endroit pour attirer l'attention...Ajoutons que les trois segments lumineux féminins étant placés sous le ventre, la femelle doit ruser pour que leur éclat soit visible du ciel et repéré par le mâle : et de se contorsionner, se tortiller afin d'aboutir au résultat attendu !
Autres précisions :
Contrairement à ce que l'on croit généralement, le phosphore n'est pour rien dans cette émission lumineuse qui se produit au contact de l'air. "La production de "lumière froide" est obtenue par une réaction chimique au cours de laquelle une substance, la luciférine dite substrat luminescent, est oxydée par une enzyme, la luciférase qui catalyse la réaction bioluminescente."
Il faut savoir aussi que : "Du début à la fin, la vie du Lampyre est une orgie de lumière : les oeufs sont lumineux, les larves pareillement. Les femelles adultes sont de magnifiques phares, les mâles adultes gardent le lampion que possédaient déjà les larves". J-H Fabre.
Dorénavant, les soirs d'été, regardez bien où vous mettez les pieds et ouvrez grand les yeux car des Lampyres sont peut-être cachés là où vous ne les attendez pas... Et leur rôle n'est pas négligeable car ce sont de formidables carnassiers qui dévorent allègrement les escargots de petite taille non sans les avoir anesthésiés au préalable à l'aide de leur venin....Je crois que ce soir, nous retournerons dans le jardin à la même heure, on ne sait jamais car il se passe des choses...
Belle soirée à vous et ... ouvrez l'oeil !
10 commentaires -
Par Shuki le 1 Juillet 2013 à 10:00
Une belle surprise hier midi sur la terrasse ronde : un petit tas de terre au pied d'un pot de fleur où j'avais planté des boutures d'Houttuynia, attire mon attention. Un coup d'oeil dans le pot et je me retrouve nez à nez avec BUFO BUFO le crapaud, à demi enterré, bien au frais dans la terre humide, qui me regarde avec ses gros yeux surpris !
Le temps de courir chercher l'APN et le gros père (ou la grosse mère !) était déjà sorti de sa cachette !
Deux photos tout de même pour fixer l'instant :
Ce batracien est l'un des plus gros crapauds communs européens.
Je pense qu'il s'agit là d'une dame vu sa taille (elle est plus grosse que le mâle). De plus, je commence à la connaître car tous les étés, elle (ou une autre !) nous rend visite... pour notre plus grand plaisir ! Elle participe elle aussi à la biodiversité de notre modeste coin de nature... et ce n'est pas rien !
Le lendemain, deux autres clichés de Madame Crapaud qui se confond avec l'écorce des conifères :
J'ai essayé de prendre sa frimousse alors qu'elle était coincée entre deux troncs d'arbre, mais j'ai complètement raté mon coup et la photo est floue. On devine cependant sa tête et ses gros yeux :
Bonne semaine à vous tous et belles vacances à ceux qui partent...
Bises de Shuki
18 commentaires -
Par Shuki le 21 Juin 2013 à 11:38
C'était avant-hier soir... en jetant un coup d'oeil par la fenêtre du bureau, j'aperçois avec surprise, une multitude de points noirs en mouvement. M'approchant des vitres, je me rend compte qu'il s'agit d'abeilles ! Vite fait une vidéo se déclenche mais sans ouvrir la fenêtre car un bourdonnement qui va croissant se fait entendre, donc prudence : courageuse mais pas téméraire !.... D'autant que les insectes semblent vraiment se rassembler autour de notre maison, phénomène que des voisins sont en train d'observer depuis leur jardin ! Là, je pense qu'ils n'ont vraiment pas peur car l'essaim peut se déplacer très vite... ce qu'il fait d'ailleurs au bout de dix minutes environ.. Ouf !
Essaim d'abeilles en mouvement autour de la maison
Une fois les abeilles parties, un proche voisin nous explique que cet essaim, de grande taille, est resté groupé dans son jardin pendant deux heures environ, arrivant on ne sait d'où... Il avait d'ailleurs appelé un apiculteur pour le récupérer, mais ces demoiselles vagabondes ont préféré prendre la poudre d'escampette avant !
On ignore ce qu'elles sont devenues....
Très bonne journée à vous...
Et gardez toujours un tube d'Apis Mellifica dans votre poche, on ne sait jamais !
Ah au fait ! C'est l'été aujourd'hui.... youpiiiiiiiiii !!!!
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19 commentaires -
Par Shuki le 17 Juin 2013 à 11:14
De nombreux insectes vivent au sein des massifs de fleurs et animent le jardin tout en participant à la pollinisation et la biodiversité : bourdons, araignées, cétoines, cryocères... Souvent nous sommes contents de les rencontrer, mais parfois un peu moins !
Je vous propose quelques macros prises sur le vif récemment :
L'autre jour, j'aperçois un bourdon à "pelage" doré en train de se régaler des petites fleurs des Linaires en épis. Il a bien voulu se laisser photographier sans trop bouger :
Voici maintenant un joli petit personnage rouge vermillon, un coléoptère de 8 mm qui répond au nom de Criocère. On le trouve sur les feuilles et tiges des lis qu'il dévore avec ardeur dans votre dos ! Et quand on s'approche pour tenter de l'attraper, il se laisse tomber au sol aussitôt le finaud, et il "fait le mort" !!. Tout de même en dépit de ses efforts, il arrive qu'on le capture et alors là, il se met à "striduler" très fort ! Pas de panique ! Surtout ne pas se laisser impressionner car le ravageur va dévorer tous vos lis en moins de temps qu'il n'en faut pour le dire, d'autant que ses larves, installées au revers des feuilles les grignotent tout aussi joyeusement !
Bien ! si vous ne connaissez pas cette charmante famille, la voici :
Ce Criocère s'apprête à festoyer sur le lis situé à gauche de la photo :
et ceux-là ont été kidnappés par mes soins afin de les voir de plus près :
L'un des deux s'est mis sur le dos pensant ainsi passer inaperçu !
Maintenant un cliché peu "ragoûtant" je vous l'accorde, celui des larves camouflées sous leurs déjections afin de se protéger des prédateurs... Je n'ai pas eu envie de sortir les larves de leur cachette pour vous les montrer, mais elles étaient bien là ! D'ailleurs on voit bien le résultat de leurs grignotages sur les feuilles de lis...
Il faut savoir aussi que ces charmantes petites bêtes hibernent dans le sol et ressortent tranquillement au printemps. Donc si vous voulez voir fleurir vos lis, il faut prendre des mesures : ramassage manuel et élimination ou bien traitements naturels à base de plantes (tanaisie par exemple ou bien pyrèthrine et huile de Neem). On peut aussi planter des Fritillaires qui serviront d'appâts avant la floraison des lis permettant ainsi de ramasser les insectes très friands de ces plantes et aussi de l'Armoise qui éloignera les Criocères par son feuillage odorant.
Voici ce que je peux dire à propos de ces insectes.
La photo suivante concerne les Cétoines dorées, magnifiques coléoptères vert métallisé de la famille des Scarabées. Pas réellement nuisibles mais tout de même, les Cétoines aiment les étamines des fleurs et préfèrent les "mâchouiller" plutôt que les butiner !
Au moment des Iris, j'ai surpris un groupe de Cétoines en train de dévorer le coeur de l'une des fleurs. J'ai laissé faire et le lendemain, les insectes avaient disparu en laissant derrière eux une fleur dans un triste état ! Les Cétoines ne font pas dans la dentelle, plutôt de la dentelle !!
Aujourd'hui, c'est une petite Araignée au ventre blanc que j'ai découverte dans les Stipas tenuifolias : une Pisaura mirabilis femelle je pense...
La Pisaure ne tisse pas de toile pour attraper ses proies, elle se contente de les chassser dans les herbes basses. La femelle mesure 10 à 15 mm et pond des oeufs qu'elle transporte dans une sorte de cocon maintenu à l'aide de ses pattes-mâchoires. A la maturation des oeufs, le cocon, soigneusement enrobé de soie, est fixé sur des herbes et les jeunes Pisaures y resteront jusqu'à ce qu'elles soient capables de se nourrir seules...
Pouponnière de soie en attente des bébés
Devant l'insistance à la prendre en photo, l'araignée cherchait à fuir sans doute pour protéger son précieux fardeau...
C'est la seconde fois que je rencontre cette araignée dans le jardin, est-ce la même ou pas, difficile à dire....
Sur ces images du petit peuple de l'herbe, je vous souhaite un bon lundi en vous disant à très bientôt !
8 commentaires -
Par Shuki le 20 Avril 2013 à 19:12
Certaines fleurs attirent les insectes davantage que d'autres, nous le savons tous. Cet après-midi, bien qu'occupée à faire des semis, j'ai remarqué les évolutions de plusieurs Bourdons, dont le "Bombus Terrestris" qui passait son temps à explorer les inflorescences de la Monnaie du Pape toute vêtue de mauve... L'APN n'était pas loin naturellement !
Ces fleurs ont aussi tenté un joli Papillon prénommé "Aurore" (Anthocharis cardamines) de la famille des Pieradae. "Il présente un dimorphisme sexuel très marqué. L'apex des ailes antérieures du mâle est orange alors que la femelle est blanche. Le revers des ailes est vert" (source Wikipedia)
Celui qui est passé dans le jardin aujourd'hui a une aile plus orange que l'autre qui tire sur le jaune :
Je vous souhaite un beau dimanche à tous....
19 commentaires -
Par Shuki le 10 Novembre 2012 à 17:45
Voici une série des travaux d'aiguille réalisés par une ou des Epeires diadème dans le jardin un de ces derniers petits matins d'automne...
Sur cette photo on voit l'araignée de dessous. Si c'était l'inverse on pourrait distinguer une croix sur son abdomen...
Il faut savoir que l'Epeire ne répare pas ses toiles si elles sont déchirées, elle recommence chaque jour le même travail... Quelle finesse ces dentelles où s'accrochent les gouttes de rosée matinales...
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